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Collaborer pour mettre fin à l’itinérance

Lecture de 7 minutes

En 2013, le Conseil de la ville d’Ottawa a adopté un plan[1] de 10 ans en matière d’itinérance et de logements. Ce plan, qui vise à mettre fin à l’itinérance à Ottawa d’ici 2023, est le premier en son genre pour notre ville. Le mois dernier, l’agent de liaison spécial en matière de logement et de lutte contre l’itinérance, le conseiller Mark Taylor, a demandé des idées à ses partenaires communautaires sur la façon dont Ottawa pourrait éliminer les cloisonnements publics et faire accélérer nos progrès liés à cet objectif des plus importants.

Aujourd’hui, nous discutons avec Rhonda Bradley, conseillère principale des relations publiques, sur la façon dont Centraide Ottawa a répondu à la demande du conseiller Taylor.

[1] Article en anglais seulement

La ville d’Ottawa dit qu’elle mettra fin à l’itinérance d’ici 2023. Cet objectif est-il trop ambitieux?

l s’agit sans aucun doute d’un objectif ambitieux, mais ce dernier est important; nous sommes en bonne voie de le réaliser.

Au cours des dernières années, la ville d’Ottawa a fait preuve de direction pour ce qui est du problème d’itinérance, puis elle a mis plusieurs initiatives en place qui avantage les personnes les plus vulnérables de notre ville.

Si nous continuons d’unir nos efforts, Ottawa pourra sans aucun doute mettre fin à l’itinérance d’ici 2023.

Qu’est-ce qui fonctionne bien?

Ce qui a eu l’effet le plus palpable jusqu’à présent est l’adoption intégrale de l’initiative « Logement d’abord » par notre ville. Il s’agit d’une approche factuelle qui fournit aux gens un vrai foyer comme première étape à ceux qui quittent la rue pour de bon. Elle offre également des services de soutien aux gens qui doivent vivre leur vie au-delà des refuges d’urgence.

Dans cette même perspective, nous jugeons encourageante la participation de la ville d’Ottawa à l’élaboration du « Cadre de planification communautaire Vers un chez-soi[1] », qui met un accent plus particulier sur les besoins des jeunes. L’itinérance juvénile « diffère de l’itinérance adulte, tant de la façon dont elle s’amorce que de la façon dont elle se conclut[2] ».

[1,2] Article en anglais seulement

L’adoption d’une telle initiative est sans aucun doute essentielle pour toute municipalité qui cherche à mettre fin à l’itinérance.

Les jeunes qui vivent dans l’itinérance nécessitent des interventions adaptées à leur âge et à leur niveau de développement. La participation de la ville dans ce processus de planification communautaire indique une compréhension juste : l’une des meilleures façons de mettre fin à l’itinérance à Ottawa est d’empêcher les jeunes de se retrouver dans la rue dès le départ.

Nous croyons aussi qu’il est important de souligner que la ville a donné le bon exemple en faisant tomber ses propres barrières internes. Le plan de 10 ans que la ville suit actuellement résulte de la fusion de trois plans existants. Ces derniers avaient tous certaines responsabilités en matière de logement et d’itinérance, mais les pièces du casse-tête ne s’assemblaient pas toujours. La ville a également créé un comité interdépartemental[3]; cela représente une autre façon de résoudre les problèmes liés aux logements et à l’itinérance que n’importe quelle perspective ou approche ne peut résoudre. Le comité offre à la ville une énorme crédibilité quand vient le temps d’encourager les nombreux intervenants communautaires dans les divers secteurs; ils doivent travailler ensemble pour atteindre des résultats durables.

Enfin, je dirais que la ville fait des promesses concrètes et les respecte. Qu’il s’agisse des engagements de campagne du maire Watson à consacrer plus d’argent dans le budget permettant de résoudre les problèmes de logement et d’itinérance ou de la nomination d’un membre du Conseil à titre d’agent de liaison principal pour prêter une voix aux autres chefs de file municipaux aux niveaux provincial et fédéral, ces mesures illustrent une profonde compréhension du type de direction, d’investissement et de collaboration qu’Ottawa nécessite pour créer des solutions durables.

[3] Article en anglais seulement

Qu’est-ce qu’Ottawa devrait faire d’autre pour mettre fin à l’itinérance?

Nous avons pris un bon départ. Nous avons une bonne fondation en place. À l’avenir, nous pourrons faire preuve d’une plus grande créativité et d’innovation. Voici certaines des idées que Centraide Ottawa considère comme les plus prometteuses.

  1. La ville doit encourager et appuyer de nouvelles façons de financer les logements abordables.

Nonobstant les importants investissements effectués par la ville et la province, ainsi que de nouveaux engagements financiers du gouvernement fédéral en matière de logements abordables et avec services de soutien, il est peu probable que notre pratique actuelle, soit d’utiliser les fonds gouvernementaux et philanthropiques, sera suffisante pour construire la quantité de logements abordables et avec services de soutien dont la ville a besoin.

Comme Centraide l’a noté précédemment, les outils liés à la finance sociale, comme les obligations communautaires, s’avèrent efficaces pour l’infrastructure de la finance sociale et des actifs communautaires, comme la disponibilité plus rapide de logements abordables et d’espaces de réunion communautaires. Les autres communautés qui expérimentent avec ces instruments financiers fournissent non seulement un financement essentiel, mais génèrent aussi un sentiment accru d’appartenance à la communauté.

Centraide serait heureux de travailler avec une vaste gamme de parties intéressées, y compris la ville, pour profiter des différents types d’investissements visant à accroître le nombre de logements abordables et avec services de soutien à Ottawa.

  1. Ottawa doit poursuivre la mise en œuvre d’un système intégré et cohérent. Cela comprend l’utilisation des données pour évaluer les tendances, la création d’interventions plus ciblées et la mesure de l’efficacité de ces interventions.

Tel que mentionné, en tant que communauté, avons fait de grands progrès de coordination. Cela dit, il existe plusieurs raisons pour lesquelles les gens deviennent itinérants. Pour certains groupes, les tendances sont plus prévisibles. Nos interventions peuvent être plus ciblées, puisque comme nous l’avons appris en appuyant ceux qui vivent dans l’itinérance chronique ou qui travaillent auprès des jeunes itinérants, une formule unique ne s’applique pas à tous.

Centraide aimerait voir la ville travailler avec la communauté et d’autres bailleurs de fonds pour élaborer une série de stratégies intégrées, particulièrement axées sur ces populations, qui démontrent que la plus grande vulnérabilité de l’itinérance, comme les aînés (en particulier les femmes [6] ), les jeunes [6], les immigrants et les réfugiés [7] , ainsi que les personnes handicapées [8], les personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et les personnes qui quittent les centres d’incarcération [9].

Encore une fois, suivant l’approche de la ville d’Ottawa pour mettre fin à l’itinérance chronique ou juvénile, ces stratégies reposeraient sur les pratiques exemplaires liées à la recherche et comprendraient de nombreux fournisseurs de services de divers domaines d’expertise, travaillant ensemble, vers un objectif commun, pour chacune de ses populations. De plus, nous pourrions examiner les projections démographiques et anticiper les enjeux. C’est à ce moment-ci que l’accroissement des personnes âgées à Ottawa vient à l’esprit.

  1. Nous devrions lier nos stratégies sociales à notre planification de développement économique.

En ce moment, la ville s’affaire à empêcher l’itinérance des deux façons clés suivantes : en appuyant une stratégie pancommunautaire axée sur l’itinérance juvénile et par l’entremise d’efforts de prévention de la perte de logements, y compris le réseau de prévention de perte de logement et le programme de logement social avec soutien.

Bien que ces derniers soient essentiels, nous savons aussi que l’on trouve facilement des références aux faibles niveaux d’éducation et au taux élevé d’inactivité dans les enquêtes portant sur les sans-abri. Par exemple, les personnes handicapées, les femmes et les immigrants sont victimes d’exclusion du marché du travail de façon disproportionnée. Ces groupes sont également représentés de façon disproportionnée dans nos statistiques en matière de logement et d’itinérance. Donc, étudier les enjeux liés aux logements et à l’itinérance sans tenir compte de la planification du développement économique et de la participation au marché du travail néglige une partie importante du défi.

Bien que la ville d’Ottawa joue un rôle dans le bourgeonnement de notre secteur des entreprises sociales[10] et œuvre avec Centraide et d’autres partenaires pour établir des compétences de travail et impliquer les employeurs locaux, nous en recueillerons tous les bénéfices s’il y avait une meilleure collaboration entre la planification du développement social et économique.

  1. Meilleure attribution des suppléments au loyer transférables.

Comme la Fédération canadienne des municipalités le fait remarquer : « l’abordabilité est à l’origine de 93 pour cent des besoins de logement les plus impérieux. » Si notre ville avait aussi été en mesure [11] d’obtenir de nouvelles formes d’investissements pour accroître la quantité de logements abordables, nous aurions pu obtenir des outils, comme les suppléments au loyer transférables [12], joints aux ménages (occupants) plutôt qu’aux logements (abris). Cela permettrait aux gens de choisir librement le logement qui leur convient, sans devoir se soucier autant s’ils sont en mesure de le payer.

Ainsi, l’administration de suppléments peut se faire plus rapidement, peu importe la durée, auprès des gens qui ont besoin d’aide en matière de logement.

  1. Encourageons la dynamisation et le développement durables et intelligents des logements abordables.

À Ottawa, une grande partie des logements sociaux actuels est regroupée dans certaines zones de la ville. Bien que les gens emménagent et déménagent des quartiers à faible revenu, les quartiers eux-mêmes demeurent souvent stigmatisés.

D’autres municipalités jettent un regard différent à la façon dont nous avons conçu les quartiers dans le but d’accueillir les ménages à faible revenu. De telles initiatives offrent de meilleurs logements pour les résidents à faibles revenus et leur permettent de tisser des liens avec l’ensemble de la communauté. De façon semblable, un meilleur respect des améliorations et des pratiques de construction durables peut également vouloir dire que les ménages à faible revenu peuvent économiser en frais d’énergie.

En favorisant une collaboration entre notre administration locale, et des promoteurs mobiliers, des planificateurs, des partenaires communautaires, des investisseurs, des bailleurs de fonds philanthropiques, des chefs de file et des citoyens, nous pouvons trouver des façons novatrices d’augmenter le nombre de logements abordables dans notre communauté.

[5,6,7,8,9,10,11,12] Article en anglais seulement

Quelle est la prochaine étape?

Chez Centraide Ottawa, nous croyons que notre ville a tous les éléments nécessaires pour progresser plus rapidement et efficacement pour ce qui est de résoudre les problèmes de logements abordables et d’itinérance. Nous apprécions sincèrement l’occasion que nous offre le conseiller Taylor, soit de partager nos idées sur les façons dont nous pouvons continuer de faire un progrès plus concret et durable. Si nous continuons à travailler, à innover et à résoudre des problèmes ensemble, nous verrons un jour où tous les habitants d’Ottawa auront un chez-soi.

What is United Way Ottawa doing about homelessness?

Nous savons que chaque année, plus de 1 400 jeunes à Ottawa sont sans-abri.

Donc, si nous pouvions mettre fin à l’itinérance dès le départ, que pourrions-nous faire?

Nous pouvons intervenir avant même que l’itinérance ne devienne un mode de vie.

C’est la raison pour laquelle Centraide Ottawa investit dans des programmes qui visent principalement à placer des jeunes itinérants dans des logements sécuritaires, puis à leur offrir un accès à des programmes d’appui qui leur permettent de résoudre le problème qui les a poussés dans la rue dès le départ, comme l’abus, la toxicomanie et les problèmes de santé mentale.

A photo of Rhonda Bradley

Rhonda Bradley
Conseillère Principale, Relations Publiques, Centraide Ottawa

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