Les peuples autochtones et les communautés musulmanes et LGBTQ2S+ ont vécu des moments amers, douloureux et traumatisants depuis le dernier mois. Nous sommes plus que jamais déterminés à combattre la haine au sein de nos communautés et à nous assurer que tous les résidents de notre région se sentent accueillis et en sécurité.
Pour ce faire et pour stimuler la reprise économique, nous devons prioriser la santé, le mieux-être et le succès des gens qui ont été laissés pour compte pendant la pandémie.
Depuis plus d’un an, le secteur caritatif a dû surmonter d’importants obstacles numériques pour continuer d’adresser les enjeux chroniques auxquels nos communautés font face. Les employés du secteur des services sociaux sont épuisés et surmenés; il va de soi que nous ne pourrons plus faire des affaires comme nous le faisions avant la pandémie.
Même si le groupe de discussion communautaire en réaction à la COVID-19 prend une petite pause cet été, Centraide s’engage à renforcer le secteur communautaire de sorte que nous ne perdions pas notre élan et que nous continuions à anticiper un avenir meilleur.
D’ici le début du mois de juillet, Centraide de l’Est de l’Ontario investira 2 millions de dollars dans son initiative Ici, avec cœur, en situation de crise mondiale pour continuer de combler les besoins grandissants ressentis depuis le début de la pandémie. De façon semblable – grâce aux efforts accrus des bailleurs de fonds – la Fondation communautaire d’Ottawa a investi, par l’entremise de son processus de subvention printanier, 2 millions de dollars dans des projets visant à coordonner, voire surmonter, les défis que nos communautés doivent continuellement mener à bien.

Par Michael Allen
Président et chef de la direction,
Centraide de l’Est de l’Ontario
En collaboration avec l’agence de recherche Nanos, le groupe de discussion communautaire en réaction à la COVID-19 donne corps aux idées et observations de l’année dernière en étudiant les façons dont nous pouvons présenter un plan qui privilégie le succès des personnes les plus vulnérables après la pandémie.
Lors de notre dernière rencontre, les participants se sont concentrés sur les principes d’accroissement de la richesse communautaire, la stimulation d’établissements phares et la promotion du secteur caritatif pour une reprise économique équitable, tout en rassemblant d’autres intervenants clés.
Les personnes suivantes ont pris la parole pendant la rencontre : Brian Gilligan de Logement communautaire d’Ottawa; Caroline Arcand du Centre de services à l’emploi de Prescott et Russell; Michael Murr de Centre for Social Enterprise Development (Centre de développement pour entreprises sociales); Hailey Hechtman de Causeway Work Centre; et Adam Melnick du Provincial Building and Construction Trades Council of Ontario (Conseil des métiers de la construction et du bâtiment provincial de l’Ontario). Chaque expert a expliqué la manière dont le secteur communautaire pouvait faire naître des occasions d’innovation sociale en partenariat avec des établissements phares.
Ce n’est pas la première fois que le groupe discute de l’accroissement de la richesse communautaire et de l’innovation sociale, mais de telles discussions sont de plus en plus importantes, car plus de gens se font vacciner et nous faisons redémarrer l’économie ontarienne.
Comment les établissements phares locaux peuvent-ils appuyer les initiatives d’accroissement de la richesse communautaire?
Leadership inspiré

Brian Gilligan
Vice-président du soutien à la communauté et aux locataires
Logement communautaire d’Ottawa
« En tant qu’établissement phare, vous prenez une décision éthique : l’approvisionnement, c’est plus que d’acheter des biens et des services dont vous avez besoin. Maîtrisez votre approvisionnement de sorte à améliorer votre communauté. »
– Brian Gilligan
Brian Gilligan, vice-président du soutien à la communauté et aux locataires de Logement communautaire d’Ottawa, a expliqué que l’accroissement de la richesse communautaire était une décision en matière de direction où vous décidez que vos activités économiques donneront lieu à des avantages sociaux. Les entreprises sociales ne sont pas des organismes de bienfaisance; elles ont des résultats escomptés. Il a également dit que plusieurs entreprises sociales ont besoin de prendre de l’expansion, permettant de tisser des liens avec une entreprise aux capacités accrues.
Il recommande aussi d’évaluer les activités de l’entreprise qui n’exigent pas l’atteinte d’un niveau d’enseignement ou de formation élevé, comme le nettoyage ou l’entretien de terrains, pour déterminer comment embaucher des membres de groupes sous-représentés. « [Traduction libre] Vous commencez tranquillement. N’arrêtez pas. Ensuite, vous déciderez avec des cadres supérieurs si cette option vous convient, et le tout rentrera dans l’ordre. »
Solution communautaire à un problème
Caroline Arcand, directrice générale du Centre de services à l’emploi de Prescott et Russell, a partagé une étude de cas expliquant la manière dont différentes organisations ont collaboré avec une entreprise sociale pour résoudre un problème.
Recycle-Action a vu le jour lorsqu’une entreprise a communiqué avec la municipalité pour lui demander la raison pour laquelle elle ne gérait pas les matières recyclables des entreprises; elle gérait, après tout, leurs déchets commerciaux. Le Groupe Convex a donc profité de l’occasion pour combler les lacunes communautaires cernées et acheter un compacteur de carton, un véhicule pour déchiqueter des documents et un immeuble pour ranger l’équipement de recyclage.

Caroline Arcaand
Directrice générale
Centre des services à l’emploi de Prescott-Russell
Pour que Recycle-Action puisse devenir réalité, le Groupe Convex a rallié les gouvernements municipal et régional des communautés de Prescott et Russell pour conclure des ententes d’approvisionnement; trouver des bailleurs de fonds, comme la Fondation Trillium de l’Ontario, le Fonds d’adaptation des collectivités et le Fonds de développement des collectivités de Prescott-Russell, pour couvrir les coûts de lancement; permettre aux écoles, aux entreprises, aux fermiers, aux services sociaux et aux familles d’utiliser les services locaux; et aider les fournisseurs de services d’emploi, comme la Commission de formation de l’Est ontarien et le Centre de services à l’emploi de Prescott-Russell, à entrer en contact avec les groupes sous-employés et leur offrir un poste à Recycle-Action.
Maintenant, 60 % de l’effectif de Recycle-Action est composé de personnes ayant un déficit cognitif. De plus, chaque dollar investi permet à Recycle-Action de réaliser un rendement social de 13 $.
« On ne fait pas affaire avec une entreprise sociale simplement pour la philanthropie, Il doit y avoir une analyse de rentabilisation. »
– Caroline Arcand
Question d’argent

Michael Murr
Directeur général,
Centre for Social Enterprise Development (Centre de développement pour entreprises sociales)
Michael Murr, directeur général du Centre for Social Enterprise Development (Centre de développement pour entreprises sociales), a souligné que le point de départ est de reconnaître le fait suivant : « Chaque achat effectué, en tant qu’entreprise ou individu, a un effet voulu ou non ».
Faisant écho aux commentaires de Brian, Michael a mentionné que la première étape la plus facile pour l’organisation était d’évaluer l’argent dépensé et les occasions d’obtenir des produits et des services d’entreprises sociales – Le CSED a récemment lancé le répertoire des entreprises sociales d’Ottawa pour faciliter la tâche).
Michael a recommandé de modifier les contrats en vigueur et d’essayer des projets pilotes avec des entreprises sociales, mais surtout de modifier la structure organisationnelle pour mieux tenir compte du rapport qualité-prix.
« Ce n’est pas qu’une question de prix ou de services offerts, c’est d’apprécier ses valeurs environnementales et sociales à titre d’acheteur(se). »
– Michael Murr
Accent sur des résultats positifs
Hailey Hechtman, directrice générale à Causeway Work Centre, a révélé une étape importante de l’adoption des initiatives d’accroissement de la richesse communautaire : le secteur doit avoir une compréhension commune des attentes des entreprises sociales et des réussites.
Causeway, pierre angulaire de plusieurs entreprises sociales, permet aux entreprises sociales de satisfaire avec créativité à la demande communautaire. Plusieurs entreprises sociales commencent modestement, et Hailey fait remarquer qu’elles pourraient collaborer pour réaliser de grands contrats ou s’aligner sur la demande croissante.

Hailey Hechtman
Directrice générale,
Causeway Work Centre
Hailey a également expliqué que les entreprises sociales doivent prendre connaissance des besoins communautaires de façon novatrice afin d’être prêtes pour toute occasion d’accroissement de la richesse communautaire. « Comment nous engageons-nous auprès de notre communauté pour trouver ses intérêts? Quelles sont les forces et les expériences des gens en ce moment, et comment les entreprises sociales peuvent-elles en profiter? »
Hailey et d’autres personnes présentes ont souligné que les entreprises sociales ne sont pas des organismes de bienfaisances. Il s’agit bien d’entreprises; elles doivent s’adapter et prendre de l’expansion, tout en suivant le mouvement du marché.
Montrer l’exemple

Adam Melnick
Directeur de programmes au Provincial Building and Construction Trades Council of Ontario
« Les établissements phares offrent le plus grand nombre d’occasions de carrière et d’emploi. Dans certains cas, ils sont même les plus grands acheteurs en matière de biens et de services d’une ville ou d’une région donnée. »
– Adam Melnick
Adam a précisé que lorsque les établissements phases auront accepté les principes d’accroissement de la richesse communautaire, « ils deviendront rapidement la pierre angulaire du développement économique durable, inclusif et local. »
Il a de plus mentionné l’importance d’un système axé sur l’accroissement de la richesse communautaire dans le cadre duquel les pratiques deviennent courantes. Il a précisé que les établissements phares seraient les mieux placés pour mener par l’exemple. Grâce à leurs immobilisations, à leurs dépenses et leur fonctionnement, ces établissements peuvent facilement offrir un emploi durable aux gens qui ont souvent des emplois précaires.
« Nous devons faire plus que de former les gens. Nous devons offrir des occasions d’emploi rémunéré. »
Que pouvons-nous tous faire maintenant?
Michael Murr : « [Traduction libre] Selon moi, la chose la plus importante à faire est d’agir de façon délibérée, intentionnelle et stratégique. » Selon lui, on passe à l’action de trois façons :
- Créer des débouchés commerciaux et de la demande.
- S’assurer que les entreprises sociales ont les capacités, les compétences et la formation nécessaire pour réussir.
- Décider collectivement de la façon d’agir et créer une meilleure communauté pour tous.
Caroline Arcand : « [Traduction libre] Mon conseil est de ne jamais dîner seul. Discutez et tissez des liens. Impliquez-vous dans le monde des affaires. Les organisations communautaires doivent comprendre comment faire des affaires. »
Hailey Hechtman : « [Traduction libre] Selon moi, il est important de bien communiquer, tant à titre d’établissement phare que d’entreprise. Nous devons préciser ce que nous voulons et ce dont nous avons besoin, en tant qu’établissement phare et entreprise sociale. Nous devons expliquer ce que nous pouvons faire.
« Lorsque vient le temps d’attirer le talent, plusieurs entreprises (notamment les entreprises sociales) éprouvent les mêmes problèmes. Nous pouvons donc souligner les avantages et les occasions en matière d’entreprise sociale et étudier les plans de maintien en poste et de relève. Expliquons aux gens que ce secteur est un bien bel endroit où travailler. »
- Hailey Hechtman
Adam Melnick : « [Traduction libre] On a l’impression que chacun attend que l’autre fasse le premier pas. Les petits partenariats et entreprises ont accompli un bon travail, mais nous devons jouer un rôle prépondérant et montrer aux établissements phares qu’ils ont tout le soutien dont ils ont besoin maintenant et à l’avenir. Nous regarderons ensuite le « raz de marée » du perfectionnement de la main-d’œuvre, de la reprise économique et du soutien dans la région d’Ottawa. »
The path forward
Il est maintenant temps de mobiliser nos efforts communautaires et municipaux pour tirer parti, voire investir, dans des initiatives d’accroissement de la richesse communautaire. Nous devons nous fier au grand bassin de talents sous-représentés, aider les établissements phares les plus importants à passer à l’action et renforcer les petites entreprises sociales de la région.
La stratégie de Centraide de l’Est de l’Ontario pour la prochaine année comprend ce qui suit :
- Créer un groupe de champions qui élaborera une stratégie d’accroissement de la richesse communautaire avec le gouvernement et les établissements phares. Le groupe sera également responsable de définir les résultats communs, de fournir les outils d’évaluation et de définir les succès.

Kelly Mertl
Directrice principale, Initiatives Communautaires
Centraide de l’Est de l’Ontario
- Inviter les établissements phares de la région à participer à un sommet éducatif, à l’automne 2021, dans le cadre duquel nous déterminerons les principes d’accroissement de la richesse communautaire. Ces établissements se joindraient au groupe de champions pour continuer notre élan.
- Continuer de nous engager auprès de l’Ottawa Community Benefits Network et du Centre for Social Enterprise Development et d’appuyer leurs efforts. Cela comprend entre autres de promouvoir les projets infrastructurels à venir dans le cadre desquels les outils et les principes d’accroissement de la richesse communautaire seront déterminés.
- Continuer d’investir dans les entreprises sociales et les autres activités d’accroissement de la richesse communautaire pour stimuler une reprise économique équitable dans l’est de l’Ontario.
Nos communautés ont les mécanismes, les systèmes de soutien et les réseaux nécessaires pour être des endroits plus forts, plus sains et plus équitables pour tous, maintenant et à l’avenir. Nous devons les utiliser et agir : c’est maintenant ou jamais.
Au début du mois de mars, Centraide de l’Est de l’Ontario, en partenariat avec Santé publique Ottawa et des douzaines d’organismes du secteur communautaire, a lancé une initiative visant à aider les personnes les plus vulnérables pendant la pandémie de la COVID-19 qui afflige notre région. Ce partenariat nous a permis de résoudre des problèmes locaux, de prioriser des besoins et surtout, de collaborer. Pour en apprendre plus sur les façons d’appuyer l’initiative ou pour obtenir de l’aide de services communautaires, consultez notre site Web à centraideeo.ca/covid-19.