Corey a eu son premier coup de foudre en quatrième année, mais contrairement à ses camarades, il avait le béguin pour un garçon.
« Je me souviens que j’étais sous la table avec mon ami et que nous tirions les pieds de deux garçons. Ce jour-là, quand je suis rentré à la maison, je me suis dit que j’aimais l’un des garçons, d’une façon qui ne ressemblait en rien à de l’amitié », raconte-t-il.
Pendant son enfance, Corey était la cible des moqueries incessantes des autres enfants.
À l’école intermédiaire et secondaire, il a trouvé du soutien sur les forums de discussion, qui lui permettaient d’échanger avec des jeunes se trouvant dans la même situation que lui.
Peu après, sa famille découvrait qu’il était gai.
« Tout a volé en éclats », affirme Corey. « Mon père est originaire du Nigéria. La première chose qu’il m’a dite était que dans son pays, on tuait les homosexuels. »
Deux ans plus tard, Corey, alors en onzième année, se faisait encore une fois sortir de force du garde-robe. Cette fois-ci, la nouvelle s’était ébruitée dans toute son école et l’intimidation dont il était victime prenait de l’ampleur.
« Je n’ai jamais pris la décision, je n’ai jamais été prêt », dit-il. « J’ai dû faire face aux répercussions et expliquer aux gens ce que je ressentais. »
C’est à ce moment que Corey a compris qu’il pouvait sombrer dans le désespoir ou tirer le meilleur parti de ce qui lui arrivait.
« Cela m’a poussé à prouver à tout le monde que malgré ce qu’on pensait de moi, je deviendrais la meilleure personne possible. Je ne me suis jamais abaissé à leur niveau; j’ai toujours traité les autres comme je voulais être traité », déclare-t-il.
C’est auprès de ses amis proches que Corey a trouvé du soutien. « Je ne me suis jamais senti proche de ma famille. On construit sa propre famille, et j’ai choisi mes amis pour m’épauler dans les moments difficiles », soutient Corey.
Ayant lutté pour se faire accepter dès son plus jeune âge, Corey a toujours voulu quitter sa ville natale.
En 2011, lui et son compagnon sont déménagés à Ottawa.
« Depuis que je suis parti, je n’ai jamais vraiment eu le goût de retourner dans ma ville natale, car cela ravive tous les souvenirs de l’intimidation que j’ai subie enfant. Parfois, quand j’y retourne, des personnes me font encore certains commentaires », dit-il.
Aujourd’hui, Corey et son amoureux vivent le bonheur dans une ville et un quartier où ils peuvent être eux-mêmes. Infirmier en pédiatrie, Corey fait une différence dans bien des vies à Ottawa.
Quel conseil donne Corey aux personnes qui se trouvent, comme lui adolescent, dans une situation pour laquelle ils ne sont prêts? Trouver un bon réseau de soutien.
« Parlez avec vos proches, avec des personnes en qui vous avez confiance. Ce peut être un ami, un groupe d’amis, un thérapeute, une ligne d’écoute. Il y a des ressources et des gens pour vous aider à avancer avec confiance. »
Chemin vers la fierté amasse des fonds pour des programmes clés de la région qui soutiennent les enfants, les familles et les personnes âgées de la communauté LGBTQ+. Les fonds financeront les programmes du projet Ten Oaks, de Service à la famille Ottawa et du Réseau fierté des aîné(e)s d’Ottawa.