Dès la naissance, les premières joies des parents sont de partager l’identité sexuelle de leur enfant : garçon ou fille.
Toutefois, pour un enfant transgenre, c’est toute autre chose.
Charlie, âgée de 10 ans, et Warner, âgée de 9 ans, étaient à la naissance des garçons. Cependant, elles se jugent filles. Elles savaient à un très jeune âge que quelque chose n’allait pas avec le sexe avec lequel elles étaient nées.
Les deux jeunes filles ont été victimes d’intimidation, et ont caché leur vraie identité pendant un certain moment. Aujourd’hui, elles sont heureuses et ont eu l’occasion de tisser un lien incroyable.
« C’était comme si j’avais un troisième bras, dit Warner. C’était comme si quelque chose n’était pas censé être là. »
- Warner
Les deux familles ont emprunté différents chemins pour en arriver là où ils sont aujourd’hui.
Originaire d’une petite ville, la famille de Charlie a déménagé à Ottawa dans le but de se faire accepter.
« Nous savions que nous avions besoin d’un groupe, dit Anne, la mère de Charlie. Nous avions besoin du soutien de notre communauté. »
Les parents de Warner ont pris un peu plus de temps à accepter que leur petit garçon était en fait une fille.
En 2014, les deux familles ont commencé à travailler avec les Services à la famille d’Ottawa, un organisme partenaire de Centraide.
« Les Services à la famille d’Ottawa m’ont permis d’avoir une amitié, dit Charlie. Les employés nous traitent comme si nous étions des membres de la famille, et nous savons que nous y sommes les bienvenus. »
- Charlie
Le chemin vers la fierté d’un parent
Bien que les deux familles admettent qu’accepter le tout n’était pas facile, elles sont très fières aujourd’hui.
Chris, le père de Charlie, se souvient de la première fois où elle est sortie avec lui en portant une robe en public.
« Je l’ai amené faire l’épicerie. C’était comme si je marchais sur le même nuage qu’elle. C’est mon enfant, comme elle doit se sentir, dit-il. C’est qui elle devait être. »
« J’ai vu ma fille pour la première fois, ajoute-t-il. Je ne regretterai jamais l’aimer inconditionnellement. »
Anne explique que la justice a toujours occupé une place importante dans sa vie. Elle a travaillé avec divers organismes communautaires et est aujourd’hui enseignante. La nouvelle que Charlie lui a annoncée était difficile à entendre, mais elle s’est rapidement donné comme mission de l’appuyer.
Voici le point de vue d’Anne :

Comme plusieurs, la famille de Melissa a aussi fait face à des défis.
Dès les premières années, sa maison était remplie de garçons. Warner, un jumeau, avait deux frères aînés. Elmar, le père de Warner, a eu de la difficulté à accepter que sa fille ne faisait pas seulement que passer par une phase.
« Nous avons caché ce côté de nos vies de notre famille et de nos amis, » dit Melissa, en mentionnant que tout a changé lorsqu’il était temps de couper les cheveux des enfants pour le retour à l’école, une année donnée.
« Au cours de l’été, nous l’avions laissé faire ce qu’elle voulait et porter ce qu’elle souhaitait. Elle avait grandi de cette façon.»
- Melissa
Lorsque Warner a refusé de se faire couper les cheveux pour le retour à l’école, Melissa savait qu’elle arrivait à ce carrefour : « Elle n’avait que cinq ans. Toutefois, lorsqu’elle a réalisé qu’elle devrait retourner dans le placard de nouveau, elle a refusé. »
Voici le point de vue de Melissa :
Après avoir obtenu le soutien de médecin et d’organismes locaux, Elmer a été capable de voir la véritable identité de Warner.
« Warner n’avait pas besoin de changer; j’avais besoin d’apprendre, dit-il. Warner était notre guide sur notre chemin vers la fierté. Warner n’a jamais été mon fils, car elle a toujours été ma fille. »
Chemin vers la fierté amasse des fonds pour des programmes clés de la région qui soutiennent les enfants, les familles et les personnes âgées de la communauté LGBTQ+. Les fonds financeront les programmes du projet Ten Oaks, de Service à la famille Ottawa et du Réseau fierté des aîné(e)s d’Ottawa.