Les Centraide de l’Ontario proposent 4 solutions pour le budget provincial 2023 qui jeteront les bases d’un avenir prospère.
Le budget de l’Ontario 2023 intervient à une époque tant difficile qu’opportune. Malgré des enjeux de taille (inflation record, insécurité alimentaire, absence de logements abordables, escalade des problèmes de santé mentale et de dépendance, augmentation de la demande et de la complexité des services communautaires), la province progresse et se revitalise rapidement. La croissance entraîne des opportunités, puisque les investissements auront une double fonction : améliorer les résultats sanitaires et sociaux et appuyer une croissance inclusive et équitable.
Le gouvernement de l’Ontario s’engage à faire progresser la croissance et la prospérité, à effectuer un investissement sans précédent dans le développement du transport en commun et à grande échelle, et à se concentrer sur l’emploi, la formation professionnelle, le logement et l’infrastructure de la santé. Ainsi, les Centraide de l’Ontario sont bien positionnés pour aider le gouvernement à maximiser l’effet positif de ses investissements en veillant à ce que tout le monde ait accès aux programmes, aux services et aux occasions nécessaires pour prospérer. Misant sur le soutien communautaire, les Centraide apportent une vaste connaissance des occasions et enjeux locaux, une forte infrastructure communautaire et des partenariats intersectoriels novateurs pour aborder les importants défis sociaux et économiques de la province.
Si elles sont accueillies favorablement, les recommandations pour le budget 2023 contribueront à une prospérité équitable pour tout le monde et maximiseront ressources et fonds publics, tant au bénéfice social qu’économique. Dans cette optique, les Centraide de l’Ontario demandent avec insistance au gouvernement :
1. d’investir dans le secteur des services communautaires pour veiller à la prestation de services essentiels visant à combler les besoins uniques des communautés diversifiées dans l’ensemble de la province (y compris les Autochtones des Premières nations, métis et inuits, les membres de communautés noires et racialisées, les femmes, les personnes âgées, les gens en situation de handicap et les membres de la communauté 2SLGBTQ+);
2. d’investir dans des options de logements abordables, accessibles et sécuritaires de sorte à assurer la santé et le bien-être de la population ontarienne à faible revenu et bâtir une économie et un écosystème de logements plus solides;
3. d’assurer une meilleure sécurité du revenu et une égalité d’accès au soutien et aux occasions d’emploi pour que toute la population puisse vivre de façon prospère;
4. de bâtir des communautés branchées, équitables et inclusives qui favorisent la santé et le bien‑être de tout le monde.
Recommandations
1. Investir dans le secteur des services communautaires pour veiller à la prestation de services essentiels visant à combler les besoins uniques de communautés diversifiées dans l’ensemble de la province (y compris les Autochtones des Premières nations, métis et inuits, les membres de communautés noires et racialisées, les femmes, les personnes âgées, les gens en situation de handicap et les membres de la communauté 2SLGBTQ+).
Il ne fait plus l’ombre d’un doute que le secteur des services communautaires de l’Ontario est un acteur incontournable dans la prestation de soutien et de services essentiels, particulièrement avec la hausse des enjeux sociaux de plus en plus complexes qui perdure. Les services communautaires sont essentiels au tissu social et économique, ainsi qu’à la prospérité collective, peu importe le domaine : santé mentale et dépendance; logements de transition et supervisés abordables; emploi et renforcement des compétences personnelles et professionnelles; garde des enfants; sécurité alimentaire; lutte contre la violence basée sur la race, le genre et les croyances religieuses; services d’établissement; création de relations sociales pour les personnes âgées et les autres.
Malheureusement, le secteur est à bout de souffle. Le personnel et les bénévoles ont travaillé d’arrache‑pied pendant la pandémie et ont adapté leurs méthodes pour s’assurer que des milliers de personnes ont accès aux programmes et services essentiels à leur survie. Les déficits de financement, le besoin de services sans précédent, les importantes difficultés à recruter du personnel et à le garder en poste, ainsi que les lourdes conséquences sur la santé mentale de l’effectif de première ligne compromettent la stabilité et la subsistance de l’infrastructure communautaire vitale. Une grande partie de l’effectif du secteur en Ontario, principalement composé de femmes et de membres de groupes racialisés, occupe un emploi précaire et touche un salaire plus faible que la main-d’œuvre au public et au privé. Le bénévolat et les dons de charité sont en baisse constante augmentant ainsi le fardeau du secteur qui peine à combler les lacunes de plus en plus importantes en matière de services de santé mentale, de dépendance et de logement.
Il existe un besoin criant de se mettre en commun pour trouver des solutions politiques publiques visant à atténuer les difficultés actuelles et à mettre en place un modèle viable. Ainsi, il sera possible d’appuyer efficacement le secteur sur lequel un nombre croissant de personnes se fient, maintenant et à l’avenir. Les Centraide souhaitent collaborer avec le gouvernement pour :
- faire la transition vers un fonds de soutien stable, flexible et à long terme, rajusté en fonction de l’inflation afin de mieux refléter le coût total des services et programmes, d’offrir un salaire concurrentiel, de réduire le fardeau administratif et de répondre aux besoins communautaires changeants;
- appuyer l’élaboration d’une stratégie de la main-d’œuvre et d’un plan de formation de l’effectif afin d’attirer, de maintenir en poste et de former le personnel tout en réduisant les conditions de travail précaires et en assurant l’équité salariale;
- investir dans de nouvelles approches novatrices de financement et de prestation de services en milieux ruraux et éloignés, y compris les services de logement, de santé mentale et de dépendance, puis combler les besoins uniques des membres de groupes en quête d’équité;
- travailler avec le secteur pour étudier les stratégies potentielles visant à favoriser le bénévolat et les dons caritatifs en Ontario;
- assurer la mise en place d’une vitrine ministérielle permanente pour le secteur des services sociaux afin d’uniformiser la coordination des programmes et politiques auprès des ministères et des partenaires du secteur.
2. Investir dans des options de logements abordables, accessibles et sécuritaires de sorte à assurer la santé et le bien-être de la population ontarienne à faible revenu et bâtir une économie et un écosystème de logements plus solides.
L’accès à un logement abordable, accessible et sécuritaire est le premier pas vers la stabilité; il est essentiel à l’emploi, aux possibilités éducatives, aux aliments adéquats et à d’autres services de soutien. Toutefois, la population ontarienne, particulièrement les personnes et les familles à faible revenu, fait face à d’immenses obstacles en matière de logement. Un tiers de tous les logis de la province sont loués et près d’un quart d’entre eux sont inabordables. Cette inaccessibilité est aussi associée à une mauvaise santé physique et mentale, ce qui affecte négativement le bien-être individuel et accroît la pression sur les autres programmes et services provinciaux.
Adoptée pour juguler la crise du logement en Ontario, la Loi de 2022 visant à accélérer la construction de plus de logements projette la construction de 1,5 million de nouvelles demeures au cours des 10 prochaines années. Les Centraide se réjouissent de l’engagement gouvernemental visant à accroître l’offre de logements et combler les besoins en la matière dans la province. Bien que la chaîne d’approvisionnement soit absolument cruciale, une gamme complète d’options est nécessaire pour offrir des logements de transition et supervisés abordables et accessibles aux personnes à faible revenu et à risque. En plus d’avoir des avantages personnels et collectifs, les investissements dans les logements abordables ont un effet positif sur l’économie. En effet, chaque tranche de 10 $ investie dans les logements et les services connexes à l’intention des personnes vivant dans la rue de façon continue peut engendrer des économies allant jusqu’à 20 $ (dans les services de soins de santé et juridiques, ainsi que les refuges et l’aide sociale). Pour offrir un éventail d’options de logements abordables, accessibles et sécuritaires, protéger les personnes à faible revenu et renforcer l’écosystème du logement, les Centraide de l’Ontario demandent avec insistance au gouvernement :
- d’agrandir et de protéger les nombreuses options de logements abordables et accessibles, tant en milieu rural qu’éloigné, en investissant dans des logements très abordables – décrits comme étant un loyer de moins de 30 % du revenu net du ménage – et en appuyant des politiques de contrôle du loyer efficaces pour assurer l’abordabilité de celui-ci à long terme;
- d’investir davantage dans des logements de transition et supervisés intégrés afin d’offrir des services complets appropriés et adaptés à la réalité culturelle des Autochtones des Premières nations, métis et inuits, ainsi qu’à celle des personnes noires, issues de groupes racialisés, membres de la communauté 2SLGBTQ+, en situation de handicap, souffrant de problèmes de santé mentale, aux prises avec une dépendance ou victimes de violence familiale;
- d’augmenter le soutien accordé aux municipalités de sorte qu’elles puissent investir dans la réfection des logements abordables actuels, y compris les immeubles à logement vieillissants;
- de permettre aux organismes sans but lucratif communautaires d’acheter, d’entretenir et de moderniser des logis locatifs abordables, tant par l’entremise de bailleurs de fonds provinciaux que privés (y compris Infrastructure Ontario et la Housing Investment Corporation), puis assurer la mise en place de plans des dépenses en capital permettant d’investir de façon durable dans la réfection des logements communautaires.
3. Assurer une meilleure sécurité du revenu et une égalité d’accès au soutien et aux occasions d’emploi pour que toute la population puisse vivre de façon prospère.
Les prix à la hausse, qui s’ajoutent au taux d’inflation le plus élevé en 40 ans, exercent une pression financière excessive sur la collectivité. Des gens de toute la province ont de la difficulté à joindre les deux bouts, et les personnes qui touchent un revenu largement inférieur peinent à combler leurs besoins de base et ceux de leur famille. Selon un sondage effectué en 2021, 2 personnes visitant une banque d’alimentation sur 3 avaient moins de 100 $ dans leurs poches après avoir payé leur loyer mensuel. La situation est encore plus sombre pour les personnes en situation de handicap ou vivant de l’aide sociale, puisqu’elles touchent moins de 50 % de ce qu’il faut pour vivre.
La récente augmentation du salaire minimum et des prestations du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) et la réduction de la récupération fiscale des prestataires du POSPH constituent un pas souhaitable dans la bonne direction, mais ces actions ne suffisent pas pour lutter de manière significative contre la crise d’abordabilité ni pour tirer les gens de la pauvreté. En plus d’être un gros soulagement immédiat pour les personnes à faible revenu, hausser le salaire minimum, les prestations du POSPH et l’allocation du programme Ontario au travail à un niveau décent serait aussi avantageux pour les entreprises, améliorerait la santé et le bien-être de la main-d’œuvre et créerait un effet multiplicateur positif dans l’économie locale.
La précarité de l’emploi – caractérisée par de bas salaires, une instabilité et un accès limité aux indemnités et à de l’aide – est aussi à la hausse, ce qui laisse plusieurs personnes dépourvues de moyens pour demeurer en santé, productives et rémunérées. D’une part, le programme d’avantages sociaux transférables envisagé par le gouvernement pourrait atténuer les effets adverses de ce genre de travail. De l’autre, les efforts qui assureraient des protections et des droits équitables pour toute la main‑d’œuvre, et qui déterminerait des façons précises de décrocher un emploi plus stable et mieux rémunéré, doivent se poursuivre pour appuyer et attirer l’effectif qui assure le dynamisme de l’économie.
L’investissement dans l’infrastructure, en plus des métiers, peut mener à des emplois professionnels, administratifs et techniques, ainsi qu’à de meilleures possibilités économiques pour les membres de communautés traditionnellement exclues qui n’ont pu tirer parti d’activités antérieures. Des outils comme les ententes sur les avantages communautaires peuvent favoriser la création d’emplois ciblés, d’occasions de formation, de possibilités d’apprentissage, de nouvelles voies d’approvisionnement pour les fournisseurs et les petites entreprises locales, et de meilleurs services dans les quartiers. Pour veiller à ce que la population ontarienne ait les moyens de vivre, d’obtenir un emploi bien rémunéré et de tirer parti des investissements économiques de leur quartier, les Centraide demandent avec insistance au gouvernement :
- d’augmenter l’allocation du programme Ontario au travail, les prestations du POSPH et le salaire minimum de sorte qu’ils concordent au salaire-subsistance et soient indexés sur le taux d’inflation;
- de réduire la précarité des conditions d’emploi en:
– améliorant les lois contre la classification erronée du personnel;
– augmentant le nombre de journées de maladie prévu dans la loi provinciale;
– continuant d’investir dans de nouvelles places de garderie abordables et autorisées;
– mettant en œuvre un programme d’avantages sociaux transférables qui donne accès à des prestations de maladie et de santé
abordables, tant pour le personnel que pour leur famille; - de continuer d’investir dans la création d’emplois stables en se concentrant sur la formation professionnelle accessible et les services de soutien généraux culturellement appropriés à l’intention des personnes qui se butent à de nombreux obstacles à l’emploi (p. ex., personnes faisant la transition de l’aide sociale vers un emploi durable, Autochtones, membres de groupes racialisés, personnes réfugiées et nouvellement arrivées au pays, gens qui souffrent de problèmes de santé mentale et personnes en situation de handicap);
- d’exiger des ententes sur les avantages communautaires pour tous les grands projets d’infrastructure aux objectifs concrets et mesurables qui auront des retombées économiques avantageuses (p. ex., emplois, possibilités d’apprentissage et de formation, soutien aux entreprises, entreprises sociales, fournisseurs locaux et financement de nouveaux espaces communautaires).
4. Bâtir des communautés branchées, équitables et inclusives qui favorisent la santé et le bien‑être de tout le monde.
En Ontario, tout un chacun a droit à un endroit sûr et abordable où vivre et à un accès aux services et occasions servant de pierre d’assise d’une vie meilleure. Pourtant, l’absence continue de services de transport en commun abordable, d’accès Internet à large bande et de téléphonie cellulaire dans plusieurs communautés rurales et éloignées empêche les gens d’obtenir les services de base dont ils ont besoin pour maintenir santé et bien-être. Les personnes qui résident dans de tels milieux ont également de la difficulté à trouver un logement abordable, des installations communautaires accessibles ou des occasions d’emploi décentes à proximité.
Les investissements dans la réduction des obstacles à l’accès aux services et le renforcement de l’infrastructure matérielle et sociale peuvent être fructueux et ainsi produire de meilleurs résultats sur la santé, abaisser les taux de criminalité, favoriser la croissance économique et accroître le capital social. La superposition de principes et d’objectifs en matière d’équité dans la planification, la croissance locale et le développement peuvent aussi favoriser des changements communautaires positifs, notamment en rectifiant les iniquités actuelles et en prévenant celles du futur, pour ainsi atteindre une prospérité économique et une croissance plus solide à long terme.
Plusieurs communautés ont signalé une hausse de la violence envers les groupes en quête d’équité et les personnes vulnérables. Le gouvernement a confirmé, dans son rapport d’étape annuel 2021 : Plan stratégique contre le racisme, que les incidents anti-Autochtone, anti-Noir, anti-asiatique, islamophobes et antisémite sont à la hausse. La violence fondée sur le sexe continue à être prépondérante, plus de 4 femmes sur 10 étant victimes de violence infligée par un partenaire intime dans leur vie. La province a fait preuve d’un excellent leadership en prévoyant l’élaboration de plans visant à aborder proactivement les risques locaux en matière de sécurité et de bien-être dans les collectivités. Pour appuyer des communautés branchées, équitables et inclusives, les Centraide demandent avec insistance au gouvernement :
- de mobiliser la population, les personnes ayant une expérience vécue, les leaders communautaires et les agences en menant des consultations sérieuses pour trouver des solutions novatrices aux problèmes locaux, puis d’utiliser des approches concertées, comme le modèle FOCUS Toronto;
- d’accélérer la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Ontario contre le racisme, qui vise à accroître le financement destiné aux programmes de sensibilisation à la lutte contre le racisme et les comportements haineux, d’établissement de relations et de soutien des victimes de crimes haineux;
- d’assurer l’accès aux services de transport en commun abordables, accessibles et fiables en milieux éloigné, urbain et rural, de sorte à réduire les émissions de gaz à effet de serre;
- d’améliorer l’accès aux services à large bande et de téléphonie cellulaire en milieu rural en investissant dans l’infrastructure d’une façon semblable à celle suggérée par Middlesex County;
- d’appuyer la mise en œuvre de plans de sécurité et de bien-être dans les collectivités, puis de les subventionner.
Conclusion
Les pierres angulaires d’une province saine et prospère sont l’accès aux services essentiels, la présence de logements abordables, la génération d’un revenu décent, l’obtention d’un bon emploi, ainsi que la possibilité de résider dans des quartiers plus durables et équitables. Les Centraide de la province sont prêts à collaborer avec le gouvernement, leurs partenaires d’affaires et communautaires, ainsi que la population des communautés servies par ces organismes de sorte que chacun puisse saisir l’occasion de bâtir un meilleur avenir, pour soi et sa famille.
Liste des Centraide ayant prêté leur appui:
United Way Bruce Grey
United Way Centraide North East Ontario
United Way Centraide Simcoe Muskoka
United Way/Centraide Stormont, Dundas & Glengarry
United Way/Centraide Windsor-Essex County
United Way for the City of Kawartha Lakes
United Way of Durham Region
United Way East Ontario
United Way Elgin Middlesex
United Way Greater Toronto
United Way Guelph Wellington Dufferin
United Way of Haldimand and Norfolk
United Way Halton & Hamilton
United Way Hastings and Prince Edward
United Way of Kingston, Frontenac, Lennox & Addington
United Way Leeds & Grenville
United Way Niagara
United Way Northumberland
United Way Oxford
United Way Perth-Huron
United Way Peterborough & District
United Way Waterloo Region Communities
United Way Thunder Bay