Les défis sociaux auxquels les gens font régulièrement face ne sont pas disparus à cause de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). À mesure que les jours passent, nous nous soucions encore plus des personnes les plus vulnérables, celles pour qui les défis quotidiens sont de plus en plus difficiles à affronter et qui sont plus exposées aux risques pendant cette pandémie.
Depuis plusieurs semaines, Centraide de l’Est de l’Ontario participe à un groupe de discussions avec des autorités de santé publique, des municipalités, des agences de services sociaux de première ligne, des partenaires commerciaux et plusieurs autres. Tout comme nous l’avons fait par le passé avec nos communautés, nous sommes venus en aide aux réfugiés de la crise en Syrie, aux victimes des tornades de 2018 et aux victimes des inondations de 2019. En effet, nous cherchons à comprendre les enjeux auxquels les personnes les plus vulnérables font face et nous travaillons ensemble pour trouver des solutions locales.
Cette semaine, la docteure Vera Etches, médecin-chef en santé publique de Santé publique Ottawa; Marie-France Lalonde, députée de la circonscription d’Orléans; Jeremy Roberts, député provincial de la circonscription d’Ottawa-Ouest-Nepean et adjoint parlementaire au ministre des Services à l’enfance; et Laura Dudas, conseillère du quartier Innes et mairesse suppléante de la Ville d’Ottawa se sont joint à nous.
Comme Marie-France Lalonde l’a dit : « Le travail que vous effectuez maintenant n’est qu’un simple reflet du travail que vous accomplissez depuis le début. »
Le rôle de Centraide de l’Est de l’Ontario en situation de crise est de mobiliser la communauté et de se pencher sur les enjeux auxquels les personnes vulnérables font face. Nous sommes fiers de voir le leadership du secteur public à tous les niveaux de gouvernement se joindre à nous dans ce travail important.

Dennise Taylor-Gilhen
Vice-présidente, Développement des communautés,
Centraide de l’Est de l’Ontario
Isolement risqué
Bien que l’éloignement physique soit l’un des outils les plus efficaces pour aplatir la courbe de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) dans nos communautés, l’isolement à la maison peut être une expérience effrayante, voire dangereuse, pour les femmes et les enfants qui vivent dans des familles où sévit la violence.
Les gens ne sont pas tous en sécurité à la maison. Pour certaines femmes et certains enfants, la COVID-19 veut dire qu’il n’y a pas de répit de la violence, qu’il y a moins d’occasions de communiquer avec amis, famille ou services qui peuvent les aider.
Cette semaine, notre groupe de discussions a parlé avec des organisations d’Ottawa et de l’est de l’Ontario qui cherchent quotidiennement à prévenir la violence fondée sur le sexe et y contrer. Ces organismes nous ont dit qu’en raison de la COVID-19, des femmes ont de la difficulté à demander de l’aide lorsqu’elles en ont besoin, à quitter leur domicile à risque, et à avoir un sentiment de sécurité pour leur famille.
Le manque d’interactions quotidiennes, comme déposer les enfants à l’école et faire l’épicerie, empêche plusieurs femmes d’aviser quelqu’un lorsqu’elles sont en danger.
Il est difficile, pour les femmes et les enfants vivant déjà dans un refuge à la suite de violence familiale, d’être plus isolées. En effet, les refuges ont dû mettre en œuvre un horaire de partage des espaces restreints et des espaces communs (cuisine et aires sociales), puis trouver des façons d’enseigner aux enfants à distance et de leur offrir du counseling de la même façon.
Les femmes ne connaissent pas toutes des difficultés semblables. Pour certaines, leur identité et les circonstances économiques augmentent les risques de violence auxquelles elles sont exposées pendant la pandémie de la COVID-19 :
- Des femmes autochtones fuyant la violence sont toujours confrontées au racisme lorsqu’elles se mettent à l’abri dans des hôtels, ce qui perpétue le sentiment de danger et les traumatismes.
- Les mères monoparentales se soucient encore plus de la sécurité de leurs enfants et des soins qu’elles doivent leur prodiguer si jamais elles contractent la COVID-19.
- Les femmes résidant dans des communautés rurales font face à des niveaux encore plus élevés de stigmatisation en raison de la violence domestique, et le silence communautaire les empêche de demander de l’aide.
- Les refuges n’ont pas l’espace nécessaire pour isoler les gens malades, et une épidémie pourrait être nuisible aux membres du personnel, aux bénévoles et aux clients.
- Les femmes résidant dans des communautés rurales qui n’ont pas accès au transport public, n’ont pas accès à un véhicule ou n’ont pas d’argent pour remplir le véhicule d’essence sont encore plus embourbées dans des circonstances dangereuses.
Mobilisation
Bien que les discussions hebdomadaires nous permettent de cerner des défis, de trouver des solutions et d’attaquer les différents problèmes de front, nous savons que beaucoup de travail se fait continuellement en coulisse. Ces rencontres nous permettent de tisser des liens solides entre organisations; nous pouvons y partager des ressources, des renseignements et les leçons apprises de cette crise.
Récemment, la Coalition d’Ottawa contre la violence faite aux femmes, Prévention du crime Ottawa, la Maison Interval d’Ottawa et le Centre de ressources de l’Est d’Ottawa ont lancé la plateforme de soutien par texto et clavardage « Pas bien chez soi à Ottawa ». Celle-ci permet aux femmes qui peuvent vivre une situation accrue de violence et d’abus à la maison pendant la pandémie de la COVID-19. Depuis ses débuts, la plateforme a permis à plusieurs femmes de fuir la violence qu’elles subissaient chez elles et en a aidé d’innombrables autres à obtenir des renseignements, du soutien affectif et de l’aiguillage pour qu’elles puissent réagir aux problèmes auxquels elles font face dans de telles situations.
Le groupe qui offre ce service aimerait l’offrir dans d’autres langues que l’anglais et le français; ils discutent avec divers groupes pour s’assurer que les communications sont accessibles aux femmes les plus à risque. Ces méthodes comprennent l’utilisation de plateformes de médias sociaux connues, l’accès à Internet régulier et plus encore.
Centraide et ses partenaires cherchent également à s’assurer que les femmes vulnérables ont accès à de la technologie pour qu’elles ne soient pas déconnectées des services de soutien. Plus tôt, ce mois-ci, la Fondation communautaire d’Ottawa et Centraide ont investi conjointement dans la Maison Interval d’Ottawa et quatre refuges pour femmes victimes de violence. Ainsi, les femmes et les enfants qui fuient la violence peuvent demeurer connectés.
Nous avons bon nombre de partenaires engagés ayant un objectif commun; ils nous permettent de répondre rapidement aux besoins, et ce, dès qu’ils sont soulevés. Nous sommes en plein milieu de cette crise et nous devons nous assurer que les femmes qui ne sont pas en sécurité à la maison aient accès aux outils qui leur permettent de demander de l’aide lorsqu’elles en ont besoin.
La situation est financièrement difficile pour tant de gens en ce moment. Toutefois, lorsque nous travaillons ensemble, nous pouvons utiliser nos ressources créativement et efficacement, et ce, pour répondre aux besoins les plus pressants.
Telle est notre mission.
Au début du mois de mars, Centraide de l’Est de l’Ontario, en partenariat avec Santé publique Ottawa et des douzaines d’organismes du secteur communautaire, a lancé une initiative visant à aider les personnes les plus vulnérables pendant la pandémie de la COVID-19 qui afflige notre région. Ce partenariat nous a permis de résoudre des problèmes locaux, de prioriser les besoins et surtout, de collaborer. Pour en apprendre plus sur les façons d’appuyer l’initiative ou pour obtenir de l’aide de services communautaires, consultez le centraideeocovid19.ca.