Le 23 janvier dernier, on m’a invité à témoigner devant le Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Ontario. Quelques députés provinciaux locaux ont participé à la présentation, notamment Jeremy Roberts de la circonscription Ottawa-Ouest—Nepean, Goldie Ghamari de la circonscription de Carleton et Joel Harden de la circonscription d’Ottawa-Centre.
Le comité a demandé à Centraide Ottawa de proposer des idées novatrices et rentables à ajouter au prochain budget fédéral dans le but de réduire les formalités administratives et d’améliorer la façon dont le gouvernement offre programmes et services à la population, et ce, tout en économisant l’argent des contribuables.
Je suis convaincu que la rentabilité économique n’a pas besoin d’aller à l’encontre des objectifs de justice sociale et, qu’en les séparant, nous nous empêchons souvent d’atteindre de meilleurs résultats pour tous.
Il faut un haut degré de coordination, de collaboration et d’engagement vers un objectif commun pour offrir des services sociaux efficaces et rentables.
À Centraide Ottawa, nous offrons des initiatives à faibles coûts tout en continuant d’avoir un effet positif sur la communauté. Quelle est la particularité unique de tout cela? Nous travaillons toujours ensemble.
Michael Allen
Président et chef de la direction
Centraide Ottawa
Obstacles à l’emploi
À Ottawa, seulement 45 % des personnes handicapées participent au marché du travail, comparativement à la population générale, qui correspond à 76 % des effectifs. Toutefois, ces données ottaviennes n’ont rien de très spécial, car les données sont semblables dans l’ensemble de la province.
Dans notre ville, 1 personne handicapée sur 6 vit sous le seuil de la pauvreté. À eux seuls, ces chiffres sont problématiques, mais ne précisent aucune conséquence à ce sujet. La pauvreté entraîne la perte de dignité personnelle et de raison d’être, puis empêche les gens de faire leurs propres choix et de prendre leur destin en main. La pauvreté chez les personnes handicapées aggrave l’isolement social, ce qui a un effet délétère sur la santé.
Pour relever ces défis, Centraide Ottawa a travaillé en collaboration avec des partenaires locaux pour créer le Partenariat en accès, informations et ressources d’emploi, aussi connu sous l’acronyme PAIRE.
Le PAIRE est un partenariat local entre les trois groupes suivants :
- des organismes qui aident les personnes handicapées à la recherche d’un emploi;
- des employeurs qui cherchent à embaucher des personnes handicapées et à avoir un effectif plus diversifié;
- des personnes handicapées.
Nous savons que plusieurs personnes handicapées désirent travailler, mais que de nombreux obstacles les empêchent de se trouver un emploi. L’objectif du PAIRE est d’accroître les possibilités d’emploi pour les personnes handicapées et d’assurer l’inclusion et l’accessibilité des milieux de travail. Nous convoitons des emplois durables et équitables qui correspondent aux aptitudes de chaque personne handicapée. Ainsi, nous réduisons les pressions exercées sur les services sociaux, nous accordons aux personnes handicapées un sens du devoir et nous leur permettons de choisir librement la manière de mener leur vie.
Nous avons mis en application une formule qui fonctionne : depuis 2012, plus de 3 600 chercheurs d’emploi handicapés locaux se sont trouvé un emploi grâce au PAIRE.
Nous sommes en mesure d’aider de plus en plus de personnes handicapées à se trouver un emploi chaque année, et ce, sans devoir augmenter les coûts. Nous ne pourrions le faire sans la collaboration de notre communauté.
Un objectif commun
À la fin du mois de novembre dernier, l’honorable Lisa MacLeod a rencontré les Centraide de l’Ontario pour discuter des intentions de son ministère en ce qui a trait aux réformes de l’aide sociale. Elle a mentionné que l’objectif ultime de ces réformes est d’aider plus de gens à se sortir de la pauvreté. Elle estime qu’à long terme, le système, en dépit de ses meilleures intentions d’aider les personnes les plus vulnérables de la province, retient les gens dans la pauvreté. Il est important que les personnes qui veulent travailler puissent se trouver un emploi, car les demandes du marché du travail de l’Ontario ne cessent de croître (article en anglais seulement).
La ministre est convaincue que l’on obtiendra de meilleurs résultats pour les personnes les plus vulnérables lorsque tous les secteurs de notre société (le gouvernement, les entreprises et la communauté) s’impliqueront dans la solution. L’expérience de Centraide Ottawa, lorsque vient le temps de rassembler différents groupes pour relever des défis, notamment l’emploi des personnes handicapées, confirme qu’il est possible de le faire.
Malheureusement, la collaboration n’est pas spontanée. Pour coordonner les efforts de plusieurs secteurs, on fait appel à une direction, une structure et un engagement en matière de recherche et d’évaluation partagée. Si on ne met pas l’accent sur des résultats clairs et communs, les collaborations stagnent ou échouent. C’est pourquoi le gouvernement provincial devra inclure ces exigences fondamentales dans son programme pour le changement.
Le succès du PAIRE, pour ce qui est du modèle de changement économique et tangible, réside dans les principes de collaboration coordonnée et responsable et est solidement ancré dans ce qui suit : la justice sociale et l’efficience peuvent non seulement coexister, elles peuvent aussi prospérer.